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1 ♦ Cour. Partie terminale de la tige de certaines graminées, formée par la réunion des graines autour d'un axe lorsqu'elles sont serrées. Un épi de blé, de seigle, d'orge, de maïs. Égrener des épis. ⇒ battre, 2. dépiquer. Les balles (glumes), les barbes d'un épi. Épis blonds, dorés.2 ♦ (1701) Bot. Inflorescence dont les fleurs ou groupes de fleurs sont sans pédoncule et s'échelonnent le long d'un axe rigide. ⇒ panicule. Épi simple, composé, ramifié (⇒ épillet) . En forme d'épi. ⇒ spiciforme. Fleurs en épi du glaïeul.3 ♦ Par anal. (1835) Mèche de cheveux dont la direction est contraire à celle des autres. Avoir un épi. « cet épi sur la tempe gauche qui s'épanouit en toupet » (P. Guimard).4 ♦ (1451) Techn. Ornement décorant la crête d'un toit. Épi de faîtage.5 ♦ EN ÉPI : selon une disposition oblique. Voitures garées en épi, obliquement, et non parallèlement à la voie (cf. En bataille). — Bât. Appareil en épi.♢ (1631) Ouvrage perpendiculaire au bord d'une rivière destiné à diriger le cours de l'eau. — (1930) Épi d'une voie ferrée, d'une jetée : courtes ramifications latérales.épin. m.d1./d Inflorescence compacte dans laquelle les fleurs ou les graines sont insérées directement sur l'axe. Les graminées (mil, notam.) ont un épi d'épillets.d2./d Par anal. Mèche rebelle de cheveux formant une touffe.d3./d ARCHI Assemblage de chevrons autour d'un comble pyramidal.d4./d Ouvrage, généralement en pieux, disposé presque perpendiculairement à un courant pour retenir les matériaux et stabiliser une berge ou une côte.d5./d En épi: selon une diagonale, ou une perpendiculaire. Voitures garées en épi.⇒ÉPI, subst. masc.A.— BOT. Type d'inflorescence indéfinie, dans lequel les fleurs sont sessiles, ou presque sessiles, sur un axe simple. Épi simple, composé; être disposé, rangé en épi. L'inflorescence, qui est lâche et forme une panicule chez l'Avoine, les Bromes, les Fétuques, devient dense et constitue un épi chez le Maïs, le Blé (...), le Seigle, l'Orge (Bot., 1960, p. 878 [encyclop. de la Pléiade]).B.— Usuel. Partie terminale de la tige de certaines graminées formée par la réunion des graines et que l'on coupe pour récolter le grain. Épi barbu, mûr, lourd; épi de blé; moissonner les épis. Ils firent les semailles très dru. Des orages survinrent. Les épis versèrent (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 29). Ils [les blés] sont beaux, grâce à Dieu, d'épis bien grainés et pesants, et les gerbes, comme on dit, feront le setier (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 202). Il [le blé] ne fait rien qu'à moitié, surtout son épi plus plein de bale que de grain (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 194) :• 1. À peine la moissonneuse (...) a-t-elle couché les épis, par petits paquets, sur la terre ardente, que les propriétaires voisins accourent pour aider à lier en gerbes ces épis, à former des tas de dix gerbes, puis à charger ces tas sur les grandes charrettes et à bâtir le gerbier. Des métayers aux petits propriétaires paysans, il y a le même échange de services.JAURÈS, Ét. socialistes, 1901, p. 14.SYNT. Épi blond, doré, vert, dru, gros; épi de maïs, de seigle; moissonner, faucher, égrener, glaner les épis.— P. métaph. :• 2. J'ai glané l'épi de la guerreQue la faucille de CésarAvait oublié par hasardDans le sillon de l'Italie.QUINET, Napoléon, 1836, p. 194.C.— P. anal. :1. [Anal. d'aspect gén.] Type d'ornement en forme d'épi. D'un brin de muguet [elle] sait faire un épi de diamants (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 15). [Un] schako avec gourmette et plumet dans son étui, un épi de plumes de coq noires (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932 p. 214).2. [L'anal. privilégie l'axe vertical]a) Épi de cheveux, de poils. Touffe ou mèche isolée ou poussant dans une direction contraire à celle des autres en se redressant. Ses cheveux roux (...) se cabraient en épi sur le front (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 799) :• 3. Marie n'avait plus de cheveux, et la ligne sèche du crâne apparut ébourriffée par-ci par-là de rares épis blonds grossièrement tailladés.FABRE, Mon Oncle Célestin, 1881, p. 393.b) ARCHIT. Épi de faîtage. Motif décoratif surmontant les extrémités d'un faîtage. L'extrémité pointue d'une vieille tour accommodée en colombier et surmontée d'un épi de terre cuite (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 43).c) Corps de rayonnage placé au milieu d'une salle et présentant deux surfaces de rangement. Le module de 1 m 80, entr'axe des poteaux en plan et des verticales en façades, fut déterminé par les dimensions des tablettes destinées aux paquets de journaux et l'espace nécessaire aux circulations : 0,90 m pour chaque épi et pour chaque circulation entre épis (CAIN, Transform. Bibl. nat. de 1936 à 1959, 1959, p. 33).3. [L'anal. privilégie le type de disposition]a) Ranger, disposer en épi. Ranger, disposer des objets parallèlement l'un à l'autre, mais en oblique. Il ne se passait pas de jour qu'un service d'ordre spécial (...) ne canalisât la circulation et ne fit ranger les voitures en épi (DRUON, Rendez-vous enfers, 1951, p. 9).b) Système de courtes ramifications latérales d'une voie principale de chemin de fer. Des aiguillages en épis qui mènent nulle part (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 305).c) Digue construite dans le lit d'un cours d'eau ou dans la mer perpendiculairement ou en oblique par rapport à la rive ou au rivage. Un système d'épis et d'estacades, qui devait museler la mer (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 896).Prononc. et Orth. :[epi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « partie terminale de la tige des plantes graminées renfermant un grain » (B. DE STE-MAURE, Chronique des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 14842); p. anal. 1606 la queue espiée d'un chien, qui est rengée de poil en forme d'espi (NICOT); 1679 « retour de poil qui se forme au front du cheval » (RICH.); 2. 1451 « ornement pointu qui termine le toit d'un clocher » (16 nov., Compt. du R. René, Lecoy, p. 6 ds GDF.); 3. 1701 « inflorescence dans laquelle les fleurs sont disposées le long d'un axe allongé » (FUR.). Du lat. spicum, var. du class. spica, ae « pointe, épi ». Fréq. abs. littér. :736. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 141, b) 936; XXe s. : a) 1 484, b) 761.épi [epi] n. m.ÉTYM. 1160, sens 1., b.; espi, du lat. spicum, spica « pointe ».❖1 a (Définition et concept botaniques attestés en 1701; mais l'objet désigné est le même depuis le XIIe siècle). Bot. Inflorescence en grappe dans laquelle les fleurs sont disposées le long d'un axe plus ou moins allongé. ⇒ Panicule; préf. spici-. || Épi serré, compact, imbriqué; lâche; simple; composé, ramifié (⇒ Épillet); capitulé, digité, paniculé, verticillé. || Épi en forme de chaton. ⇒ Amentiforme. || Axe central de l'épi. ⇒ Rachis. || Bractées à la base de l'épi. || Fleur isolée d'un épi. ⇒ Florule. — Épilobe à épi.b Cour. Partie terminale de la tige (de certaines graminées), formée par la réunion des graines autour d'un axe lorsqu'elles sont serrées. || Épi long; lourd, bien garni; maigre. || Épi barbu. || Disposition des grains d'un épi sur une seule ligne. ⇒ Maille. || Les barbes de l'épi. ⇒ Arête. || Un épi de blé, de seigle, d'orge, d'avoine. || Les balles de l'épi. ⇒ Glume. || Les blés sont en épis, montent en épi, commencent à épier (→ Bœuf, cit. 4). || Épis malades, atteints de carie. || Les blonds épis. || Épis dorés (cit. 3) par le soleil. || Épis mûrs couchés (cit. 2) sur la terre. || Glaner des épis de blé. || Égrener des épis. ⇒ Battre, dépiquer.1 L'épi naissant mûrit, de la faux respecté.André Chénier, la Jeune Captive.2 Gouffre où les régiments, comme des pans de murs, Tombaient, où se couchaient comme des épis mûrs (…)Hugo, les Châtiments, V, XIII, II.3 Le vent couchait la pluie presque horizontalement, comme des épis de blé.J. Renard, Journal, 27 oct. 1887.4 Le blé mûr est un microcosme parce qu'il a fallu, pour qu'il lève, le concours du soleil, des pluies et du vent; un épi, c'est à la fois la chose la plus naturelle et la chance la plus improbable.Sartre, Situations III, p. 266.2 (1835). Par ext. Mèche de cheveux dont la direction est contraire à celle des autres. || Avoir un épi. || Épi de cheveux. || Un épi rebelle à tous les peignes.5 Les Tartares n'ont que peu de barbe, et elle est par petits épis comme celle des Chinois (…)6 Le même épi dans les cheveux (…)Martin du Gard, les Thibault, IX, p. 31.3 (1461). Techn. Ornement décorant la crête d'un toit. || Épi de faîtage.4 En épi : selon une disposition oblique. || Appareil en épi : disposition des éléments (briques, etc.) affectant la forme de bâtons rompus. — Stationnement en épi, dans lequel les véhicules, parallèles entre eux, sont garés obliquement par rapport à la voie (→ En bataille). || Voitures garées en épi.7 Il ne se passait pas de jour qu'un service d'ordre spécial (…) ne canalisât la circulation et ne fît ranger les voitures en épi.M. Druon, Rendez-vous aux enfers, I, I, p. 7.♦ Par ext. || Épi : emplacement de stationnement à lignes obliques tracées au sol.♦ Rayonnage disposé en épi. → ci-dessous 5., e.c Épi de diamants : ensemble de diamants montés en forme d'épi.❖DÉR. Épiaire, 1. épier, épillet.
Encyclopédie Universelle. 2012.